Horticulture FNPHP : un manifeste pour sensibiliser les pouvoirs publics aux enjeux d’avenir

Comme pour le secteur du paysage (voir ici : Impact de la crise internationale : Face aux pénuries et à la flambée des prix, les entreprises du paysage se mobilisent), le contexte international, social et économique commence à avoir un impact sur les métiers de la production horticole. Entre une météo qui peinait avant Pâques à proposer un vrai printemps, les élections et les inquiétudes sur le pouvoir d’achat… les ventes sont restées en berne jusqu’à la mi-avril.

Et désormais, la sécheresse commence à inquiéter dans de nombreuses régions, faisant craindre une frilosité des jardiniers quant à leurs plantations, de peur de ne pouvoir les arroser correctement tout au long de la belle saison.

Un sentiment ambiant d’inquiétude

La situation est évidemment contrastée selon les gammes de produits. Les plants potagers semblent échapper à la morosité ambiante, la pépinière marque le pas à la fin d’une saison qui semble correcte, mais les séries précoces du printemps ont bien souffert de la situation générale.

Après une année 2021 exceptionnelle, la comparaison des chiffres par rapport à n-1 donne dans ce contexte un peu le vertige, même si l’on sait que comparaison n’est pas raison et qu’il n’est pas rare que la saison ne commence que fin avril ou début mai. En fait, en production comme dans le paysage, le sentiment diffus d’inquiétude est renforcé par les difficultés venues se rajouter sur les risques habituels qui pèsent sur les horticulteurs : renchérissement des intrants, en particulier l’énergie, mais aussi les substrats ou la poterie, difficultés à s’approvisionner, gestion des transports peu évidente…

Un manifeste en préparation

Pour autant, la FNPHP, Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières, n’a pas fait le choix comme l’Unep (Union nationale des entrerpsiues du paysage) de se tourner directement vers les pouvoirs publics pour demander la mise en œuvre de mesures d’urgence. Elle travaille en revanche sur un manifeste qui sera présenté après l’élection présidentielle à la majorité qui sera élue.

De son côté Val’hor, qui a sollicité ses dix familles pour faire remonter les attentes des professionnels de la filière vis-à-vis des futurs élus, présentera un digest de toutes ces doléances.

Ce manifeste FNPHP est issu de la « feuille de route » qui a été élaborée depuis deux ans par la fédération. « 90 propositions avaient alors été déclinées, précise Maxime Passebon, chargé des relations publiques et institutionnelles à la FNPHP. De ces 90 items, un recueil d’une quinzaine de pages a été extrait. Il comprend des propositions sur l’attractivité de la filière, à l’environnement, au soutien à la recherche, aux problèmes de dépendance énergétique. »

Plus concrètement, ce qui sera demandé aux élus concerne l’accompagnement aux recrutements et à la formation, ainsi que dans la mise en place de nouveaux modèles de production, les problèmes de gestion de l’eau.

Le made in France n’est évidemment pas oublié, avec une réelle volonté de sensibiliser encore davantage les collectivités locales à la production française dans leurs marchés publics de fourniture végétale, le rappel que ce type de démarche est bon pour les chiffres du commerce extérieur…

Des aides à l’installation et à la modernisation des entreprises, la facilitation des financements par le secteur bancaire, toujours frileux à soutenir les activités horticoles, font aussi partie des éléments présentés. « Notre but est d’indiquer au gouvernement nos priorités », conclut Thierry Roy, directeur de la FNPHP. Des priorités qu’il est toujours bon de confier à des élus dès leur arrivée aux manettes, ce qui sera effectif dès les prochaines élections législatives passées !